Enquête sur les conditions de vie des étudiants de Paris
Avant tout démarrage du projet Agoraé et dans un souci constant de répondre au plus près des besoins des étudiants de l’académie, l’AGEP a mené sa propre enquête préliminaire. Tout d’abord, afin de connaitre le mieux possible leur situation sociale et économique ; Ensuite ; afin de déterminer si le projet répond à des besoins sociaux réels ; Enfin, ceux-ci prouvés, afin de démontrer la nécessité et la légitimité de notre projet Agoraé à Paris et l’adapter au mieux aux spécificités du territoire et de ses étudiants. Méthodologie La méthodologie d’enquête reprend celle préconnisée par la FAGE. Le questionnaire, volontairement anonyme quant à l’identité et l’établissement où est inscrit le sondé, est séparée en trois parties : généralités sur le profil de l’étudiant et ses activités extrauniversitaires (rémunérées, culturelles, etc.), budget et habitudes alimentaires de l’étudiant, réception du projet Agoraé et si l’ouverture d’une Agoraé influencerait ses habitudes alimentaires. Vous retrouverez l’intégralité du questionnaire en annexe. Modes de diffusion Le questionnaire, électronique, a été envoyé sur les mailings étudiantes des Universités Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Paris 5 Descartes, ainsi que sur les mailings adhérents des associations du réseau de l’AGEP et de la FAGE présentes sur près de 10 établissements. S’y ajoutent les réseaux sociaux qui ont permis une diffusion plus large de l’enquête au sein de l’académie. Cette enquête a également fait l’objet d’un article sur le site de l’université Paris 7 Diderot ainsi que sur le site etudiantdeparis.fr, portail web géré par la Mairie de Paris consulté par 40 000 étudiants chaque mois, qui en a consacré sa Une que vous retrouverez en annexe du dossier de présentation du projet Agoraé de l’AGEP. Au total, nous avons recueilli très exactement 2495 réponses sur la période courant d’avril à juin 2012. Généralités La première partie de l’enquête permet de dresser le profil étudiant du sondé, mais également de mesurer la représentativité des chiffres de notre enquête rapportés aux chiffres nationaux. Ainsi, sur les 2495 étudiants qui ont répondu à leur enquête, le quart est étudiant dans le domaine des Arts, Lettres, Langues et Sciences Humaines, le tiers en Droit, Economie, Gestion et AES, tandis qu’un étudiant sur cinq est en Santé, ce qui correspond aux effectifs nationaux. Jusqu’en master 1, le nombre d’étudiant répondant est quasiment égal. Concernant le lieu d’habitation, près d’un étudiant sur deux déclare ne pas habiter à Paris même. Un étudiant sur deux vit dans sa famille (49%), tandis que 36% des étudiants déclarent louer un logement privé. Comme nous l’avons vu précédemment, 49%, c’est plus que la moyenne nationale et ce record ne s’explique pas parce que les parents de l’étudiant résident à proximité de l’université, puisque près d’un étudiant sur deux réside en dehors de Paris ; Mais parce que les étudiants de l’académie, plus qu’ailleurs, ne sont pas disposés économiquement à pouvoir quitter le domicile famillial pour se rapprocher de leur lieu d’étude. Les raisons sont diverses et sont toutes liées au bassin de vie : situations financières des familles dont les aides directes à l’étudiant sont plus faibles dans la région lorsque celui-ci quitte le domicile, coût de la vie dans la capitale et loyers prohibitifs, offre de logements sociaux du CROUS 10 fois inférieure à la demande. En effet, le CROUS de Paris enregistre chaque année 50 000 demandes de logement social, or, avec ses 50 résidences universitaires, l’offre est de 5000 chambres CROUS pour 320 000 étudiants, dont 50 000 boursiers sur critères sociaux. Sur la question de l’activité rémunérée Nous nous sommes ensuite intéressés de plus près aux salariat des étudiants et à ses motivations. 70% des étudiants sondés déclarent travailler au moins sur une période de l’année et près d’un étudiant sur deux travaille durant ses études. Afin d’interpréter ces données, nous avons distingué dans l’analyse qui suit les étudiants boursiers des étudiants non-boursiers, puis les raisons de ce salariat. Tout d’abord, parmi les 32% des étudiants sondés qui déclarent être boursiers, 70% déclarent travailler durant au moins une période dans l’année, distribué ainsi : 30% déclarent travailler durant les vacances scolaires, 40% en parallèle à leurs études. À noter que parmi eux, 18% des étudiants boursiers ont déclaré travailler à la fois en parallèle à leurs études et durant les vacances scolaires. Sur l’ensemble des étudiants boursiers qui déclarent travailler en parallèle à leurs études, 63% déclarent travailler par nécessité financière. Ramené à l’ensemble des étudiants boursiers, au total 26% des étudiants boursiers déclarent travailler par nécessité financière, et ceci malgré leur bourse. À présent, parmi les étudiants non-boursiers, 71% déclarent travailler durant au moins une période dans l’année, distribué ainsi : 27% déclarent travailler durant les vacances scolaires, 44% en parallèle à leurs études, soit près d’un étudiant non-boursier sur deux. À noter que parmi eux, 13% des étudiants non-boursiers ont déclaré travailler à la fois durant les vacances scolaires et en parallèle à leurs études, soit plus d’un étudiant non-boursier sur dix. Sur l’ensemble des étudiants non-boursiers qui déclarent travailler en parallèle à leurs études, 60% déclarent travailler par nécessité financière. Ramené au total des étudiants non-boursiers c’est donc 26%, soit plus d’un étudiant qui n’a pas accès aux bourses sur quatre qui doit travailler pour étudier. On observe donc que chez les étudiants boursiers, comme chez les étudiants qui n’y ont pas accès, un quart d’entre-eux sont contraints de travailler pour subvenir à leurs besoins et pouvoir étudier. Un quart des étudiants non-boursiers n’y échappent pas bien qu’ils n’aient pas accès aux bourses sur critères sociaux, tandis qu’un quart des étudiants boursiers sont contraints de travailler malgré la bourse qu’ils perçoivent. Comme vous le verrez dans la partie IV de ce dossier, ce sont deux cas de figure auxquels l’épicerie solidaire de l’Agoraé est destinée, c’est pourquoi les conditions d’accès au volet épicerie ne correspondent pas exactement à celles des bourses sur critères sociaux : l’aide alimentaire permet soit de compléter la bourse lorsqu’elle est insuffisante à l’étudiant, soit de venir en aide aux étudiants qui sont exclus du système d’aide, le
Enquête sur les conditions de vie des étudiants de Paris Lire la suite »
